Mardi 17, les Amis du PP organiseront une cérémonie, à Thumeries
En souvenir des 24 morts de l’accident de 1948
Les Amis du PP
font revivre l’histoire du petit train qui, pendant plus d’un demi-siècle,
serpenta dans la Pévèle et le sud du Douaisis. Des récits pittoresques mais
aussi un drame, la collision du tortillard avec un autre convoi, le 17 février
1948. En souvenir des 24 voyageurs, morts dans l’accident, l’association, présidée
par Guy Desbiens, souhaite faire ériger une stèle. Et dès ce mardi, elle
organisera une cérémonie de recueillement, à Thumeries.De Pont-à-Marcq à
Pont-de-la Deûle, en passant par Tourmignies, Mérignies, Bersée, Faumont,
Mons-en-Pévèle, Thumeries, Moncheaux, Raimbeaucourt, Roost-Warendin et Auby,
le voyage en petit train avait inspiré l’abbé Dal qui, deux ans après
l’ouverture de la ligne en 1896 , évoquait le tortillard :
« Il s’y pose, il s’y amuse, vagabonde comme un écolier en rupture de
classe, décrit d’immenses paraboles, de vastes circuits et ne reprend son
cours régulier que lorsqu’il traverse Raimbeaucourt et les noires et épaisses
fumées d’Auby et de Pont-de-la-Deûle... »
L’histoire du PP qui transporta des voyageurs jusqu’en 1956, et dont les
deux allers et retours quotidiens étaient ponctués par les sifflements prolongés
de la locomotive, à l’approche des passages à niveau non gardés, vira
pourtant au drame.
Le mardi 17 février 1948, le train s’était arrêté, comme chaque jour, à
17 heures, à la gare de Thumeries, faisant le plein d’ouvrières qui
travaillaient chez Béghin. La sucrerie employait alors près de 3 000
personnes, surtout des jeunes femmes. Dans le Douaisis, on l’appelait « le
train des raffineuses » alors qu’en Pévèle, on parlait du « train
des Béghinettes ». A peu près au même moment, arrivait un train de
marchandises qui venait de Pont-de-la-Deûle. Chaque jour, le chef de gare
donnait le signal du départ du tortillard après le passage de ce convoi. Sur
la ligne à voie unique, ce genre de croisement était prévu : avant de
s’engager sur la voie, le mécanicien devait recevoir un « témoin » des
mains du mécano du train descendant ou du chef de gare. C’était
l’assurance que la voie était libre.
Mais, le 17 février 1948, le chef de gare donna le signal du départ au PP
avant le passage de l’autre convoi. S’apercevant très vite de sa méprise,
il tenta vainement de téléphoner à Moncheaux pour faire arrêter le train de
marchandises qui tractait environ 500 tonnes de charbon pour la sucrerie. Il
envoya un cycliste à la poursuite du tortillard. Malheureusement, peu après 17
h 15, au lieu-dit La Corne du bois, dans une courbe prononcée, le train ouvrier
fut télescopé par l’autre convoi.
Le bilan fut lourd même si près des deux tiers des occupants des vieux wagons
de bois furent éjectés suite à l’éclatement des parois et eurent ainsi la
vie sauve. Dix-huit personnes furent tuées, surtout des jeunes filles de moins
de vingt ans, et six décédèrent les jours suivants, tandis que les secours
portaient assistance à environ 80 blessés (voir ci-dessous), dont une
dizaine étaient gravement touchés.
Cérémonie, le mardi 17 février, à 17 h, au cinéma Le Foyer, au Thélut,
à Thumeries.
Renseignements :
Tel03 27 71 62 05 ;
courriel :
webmaster@lesamisdupp.com
Internet :
http ://lesamisdupp.com
A la
sortie de la gare de Thumeries, les jours suivant l’accident, les engins déblaient
la voie.