Édition du Samedi 14 Février 2004
Mémoire

Mardi 17, les Amis du PP organiseront une cérémonie, à Thumeries

En souvenir des 24 morts de l’accident de 1948

Les Amis du PP font revivre l’histoire du petit train qui, pendant plus d’un demi-siècle, serpenta dans la Pévèle et le sud du Douaisis. Des récits pittoresques mais aussi un drame, la collision du tortillard avec un autre convoi, le 17 février 1948. En souvenir des 24 voyageurs, morts dans l’accident, l’association, présidée par Guy Desbiens, souhaite faire ériger une stèle. Et dès ce mardi, elle organisera une cérémonie de recueillement, à Thumeries.De Pont-à-Marcq à Pont-de-la Deûle, en passant par Tourmignies, Mérignies, Bersée, Faumont, Mons-en-Pévèle, Thumeries, Moncheaux, Raimbeaucourt, Roost-Warendin et Auby, le voyage en petit train avait inspiré l’abbé Dal qui, deux ans après l’ouverture de la ligne en 1896 , évoquait le tortillard :
« Il s’y pose, il s’y amuse, vagabonde comme un écolier en rupture de classe, décrit d’immenses paraboles, de vastes circuits et ne reprend son cours régulier que lorsqu’il traverse Raimbeaucourt et les noires et épaisses fumées d’Auby et de Pont-de-la-Deûle... »
L’histoire du PP qui transporta des voyageurs jusqu’en 1956, et dont les deux allers et retours quotidiens étaient ponctués par les sifflements prolongés de la locomotive, à l’approche des passages à niveau non gardés, vira pourtant au drame.
Le mardi 17 février 1948, le train s’était arrêté, comme chaque jour, à 17 heures, à la gare de Thumeries, faisant le plein d’ouvrières qui travaillaient chez Béghin. La sucrerie employait alors près de 3 000 personnes, surtout des jeunes femmes. Dans le Douaisis, on l’appelait « le train des raffineuses » alors qu’en Pévèle, on parlait du « train des Béghinettes ». A peu près au même moment, arrivait un train de marchandises qui venait de Pont-de-la-Deûle. Chaque jour, le chef de gare donnait le signal du départ du tortillard après le passage de ce convoi. Sur la ligne à voie unique, ce genre de croisement était prévu : avant de s’engager sur la voie, le mécanicien devait recevoir un « témoin » des mains du mécano du train descendant ou du chef de gare. C’était l’assurance que la voie était libre.
Mais, le 17 février 1948, le chef de gare donna le signal du départ au PP avant le passage de l’autre convoi. S’apercevant très vite de sa méprise, il tenta vainement de téléphoner à Moncheaux pour faire arrêter le train de marchandises qui tractait environ 500 tonnes de charbon pour la sucrerie. Il envoya un cycliste à la poursuite du tortillard. Malheureusement, peu après 17 h 15, au lieu-dit La Corne du bois, dans une courbe prononcée, le train ouvrier fut télescopé par l’autre convoi.
Le bilan fut lourd même si près des deux tiers des occupants des vieux wagons de bois furent éjectés suite à l’éclatement des parois et eurent ainsi la vie sauve. Dix-huit personnes furent tuées, surtout des jeunes filles de moins de vingt ans, et six décédèrent les jours suivants, tandis que les secours portaient assistance à environ 80 blessés (voir ci-dessous), dont une dizaine étaient gravement touchés.
Cérémonie, le mardi 17 février, à 17 h, au cinéma Le Foyer, au Thélut, à Thumeries.
Renseignements :
Tel03 27 71 62 05 ;
courriel :
webmaster@lesamisdupp.com
Internet :
http ://lesamisdupp.com

Photo

A la sortie de la gare de Thumeries, les jours suivant l’accident, les engins déblaient la voie.